Cher cousin

C'est avec plaisir que j'ai pris connaissance de votre recherche et travail pour l'élaboration de l'arbre généalogique de la famille Daoust. C'est un travail colossal qui a nécessite beaucoup de temps et de recherche.

Je dois vous avouer que j'ai un bon souvenir de ma jeunesse à cotoyer mes oncles surtout Paul, Edouard, Orpheda et mon grand-père Paulus. Ces trois oncles exploitaient chacun une terre ainsi que mon père que mon grand-père leur avait donnés.

Mon grand-père était un homme patient et gentil mais autoritaire car c'est lui qui dérigeait les travaux sur les quatres terres de ses garçons. Ingénieux il pouvait presque tout faire, réparer la machinerie, traiter les animeaux même castrer les taureaux, cochons, cheveaux etc. Je l'ai vu réparer plusieurs pièces de machinerie en fabriquant un morceau de métal dans sa forge pour remplacer celui qui était brisé.

Pour un homme qui ne savait pas écrire , il a réussi à être maire du Township de Martland qui englobait Noëlville et les environs de 1914  1921, 1926, 1937 et 1938.

En plus, il faisait le commerce de bestiaux, achetant les animaux des fermiers de la région pour aller les vendre au marché de Toronto.  Je me souviens alors que j'avais cinq ou six ans, il m'a amené avec lui à Toronto lors d'une de ses transactions.

Paulus était un homme pieux car on récitait souvent le chapelet le soir.  Je ne l'ai jamais entendu sacrer ou jurer.  Il n'y avait pas de boisson alcoolique dans la maison et je ne l'ai jamais vu boire de l'alcool.

Ma grand-mère Marie Louise était une femme docile qui obéissait à tous les ordres sans manquer.  Sa passion consistait à cultiver un jardin de fleurs vivaces en plus de bien nourrir son monde avec viandes, gateaux, tartes etc. même jusqu'à un âge avancé 70 ans et plus.

Mon oncle Edouard, célibataire a toujour véçu avec mon grand-père et ma grand-mère jusqu'à leur mort. Il m'a raconté que mon grand-père a eu le courage et le sang froid de se traiter lui-même. Alors qu'il avait une infection sévère à un de ses doigts qui menaçait toute sa main, il a demander un gros couteau de boucherie pour couper et s'amputer de son doigt sur le bout de la table qu'il a traité lui même par la suite, car ils vivaient à cinq mille de Noëlville et du médecin.
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Sincèrement et avec toute ma reconnaissance

J. Paul Daoust